A Montrouge (Hauts-de-Seine), Benjamin Jarpert se dirige vers la station de métro, une paire de skis de fond sous le bras. "Pas de sports d'hiver pour moi cette année, je pars à Bordeaux en déplacement professionnel", assure l'ingénieur commercial de 41 ans. Et les skis ? "Je les transporte pour une voisine qui les a vendus sur Internet, elle a ensuite demandé sur un groupe Facebook local si quelqu'un partait dans le Sud-Ouest, et me voilà." Au cours de ses nombreux déplacements, il a ainsi acheminé "un passeport oublié à Bordeaux, un panier garni d'une maman bayonnaise pour son fils étudiant en région parisienne, des cadeaux de Noël de grands-parents qui ne pouvaient pas se déplacer depuis Aix-en-Provence pour leurs petits-enfants."

Une action solidaire et responsable
Benjamin est inscrit sur une dizaine de groupes d'entraide locaux mais aussi des plateformes de livraison collaboratives. "Ça permet de rencontrer ses voisins pour autre chose que le tapage nocturne, plaisante-t-il. La première fois, c'était dans l'idée de gagner un peu d'argent, mais mutualiser ainsi mes déplacements permet de réduire leur impact environnemental. Et ça renforce la vie de quartier : j'ai rencontré des habitants avec qui j'ai sympathisé." De fait, la colivraison est à la fois un vecteur de création de lien social tout comme une manière de diminuer nos émissions de CO2.
Par Caroline Lumet/L'EXPRESS
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